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Exécution Recettes budgétaires T1 2023/T1 2024
Tableau de Bord du Budget du Sénégal

Tableau de Bord du Budget du Sénégal

Unité : Milliards FCFA | Fait par Macodou (SDPS)

Catégorie T1 2023 T1 2024 Variation
Recettes totales 789.30 803.24 +1.77%
Recettes fiscales 707.16 735.45 +4.00%
Recettes non fiscales 50.92 39.74 -22.00%
Dons 31.22 28.06 -10.10%
Dépenses totales 1371.62 1358.71 -0.94%
Charges financières de la dette 384.14 181.67 -52.70%
Dépenses de personnel 318.84 353.49 +10.90%
Dépenses d'acquisitions de biens et services 108.02 90.03 -16.70%
Dépenses de transferts courants 451.11 402.74 -10.70%
Dépenses en capital 341.11 330.78 -3.00%
Évolution des Recettes Fiscales du Sénégal

Évolution des Recettes Fiscales du Sénégal

T1 2023 vs T1 2024 | Unité : Milliards FCFA | Fait par Ndiaw

Catégorie T1 2023 T1 2024 Variation (%)

Voici l'analyse de l'évolution des recettes fiscales entre le premier trimestre 2023 et le premier trimestre 2024 :

  1. Évolution globale : Les recettes fiscales ont augmenté, passant de 707,16 milliards FCFA au T1 2023 à 735,45 milliards FCFA au T1 2024, soit une hausse de 28,29 milliards FCFA en valeur absolue ou 4,0% en valeur relative.
  2. Facteurs explicatifs de cette évolution :
  3. a) Impôts directs et indirects :
  • Les impôts directs ont légèrement augmenté de 0,76 milliard FCFA, soit 0,3%.
  • Les impôts indirects ont connu une hausse plus significative de 22,17 milliards FCFA, soit 5,3%.
  1. b) Impôts sur le revenu, les bénéfices et gains en capital :
  • Ils sont passés de 258,77 milliards FCFA à 260,57 milliards FCFA, soit une légère augmentation.
  • Cette hausse est principalement due à une augmentation des impôts sur les sociétés et autres entreprises, qui sont passés de 131,22 milliards FCFA à 140,93 milliards FCFA.
  • En revanche, les impôts sur les personnes physiques ont diminué, passant de 126,04 milliards FCFA à 119,60 milliards FCFA.
  1. c) Impôts sur les biens et services :
  • Cette catégorie a connu une hausse importante, passant de 314,44 milliards FCFA à 340,58 milliards FCFA.
  • Les impôts généraux sur les biens et services, notamment la TVA, ont augmenté de 218,56 milliards FCFA à 245,45 milliards FCFA.
  • Les accises ont également augmenté, passant de 51,49 milliards FCFA à 56,63 milliards FCFA.
  1. d) Impôts sur le commerce extérieur :
  • On observe une légère baisse des droits de douane et autres droits à l'importation, passant de 102,78 milliards FCFA à 98,64 milliards FCFA.
  1. e) Autres recettes fiscales :
  • Cette catégorie a connu une augmentation significative, passant de 11,09 milliards FCFA à 16,44 milliards FCFA.

En conclusion, l'augmentation des recettes fiscales s'explique principalement par une meilleure performance des impôts indirects, notamment la TVA et les accises, ainsi que par une hausse des impôts sur les sociétés. Cette évolution pourrait refléter une reprise de l'activité économique dans certains secteurs, une meilleure efficacité dans la collecte des impôts, ou des changements dans la politique fiscale. Cependant, la baisse des impôts sur les personnes physiques et des droits de douane pourrait indiquer des défis persistants dans certains domaines de l'économie.

 

Dépenses du Gouvernement Sénégalais - T1 2023 vs T1 2024

Dépenses du Gouvernement Sénégalais

T1 2023 vs T1 2024 | Unité : Milliards FCFA | Fait par Ndiaw

Catégorie de dépenses T1 2023 T1 2024 Variation

Analyse détaillée des dépenses du gouvernement sénégalais - T1 2024 vs T1 2023

  1. Introduction et contexte économique

L'analyse des dépenses gouvernementales du Sénégal pour le premier trimestre 2024 révèle des changements significatifs par rapport à la même période en 2023. Ces variations s'inscrivent dans un contexte économique mondial en constante évolution, marqué par les défis post-pandémiques et les tensions géopolitiques. Le Sénégal, comme de nombreux pays en développement, doit naviguer entre la nécessité de stimuler la croissance économique et l'impératif de maintenir une gestion budgétaire prudente. Les dépenses totales du budget général ordonnancées au 31 mars 2024 s'élèvent à 1 358,71 milliards FCFA, représentant 24,30% des crédits ouverts pour l'année 2024. Ce chiffre, à lui seul, ne raconte qu'une partie de l'histoire. Pour comprendre pleinement les implications de ces dépenses, il est crucial d'examiner en détail leur répartition entre les différentes catégories et d'analyser les variations par rapport à l'année précédente.

  1. Analyse des charges financières de la dette

L'un des changements les plus frappants dans les dépenses gouvernementales concerne les charges financières de la dette. En 2024, ces charges ont considérablement diminué, passant de 384,14 milliards FCFA au T1 2023 à 181,67 milliards FCFA au T1 2024, soit une baisse spectaculaire de 52,7%. Cette réduction drastique peut être interprétée de plusieurs manières. D'une part, elle pourrait indiquer une amélioration significative de la gestion de la dette publique par le gouvernement sénégalais. Des stratégies de refinancement efficaces, potentiellement combinées à des conditions de prêt plus favorables sur les marchés internationaux, pourraient expliquer cette baisse. D'autre part, cette diminution pourrait également résulter d'une politique délibérée visant à réduire le fardeau de la dette pour libérer des ressources pour d'autres secteurs prioritaires. Quoi qu'il en soit, cette réduction des charges financières de la dette représente une évolution positive pour les finances publiques sénégalaises, offrant potentiellement une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour les années à venir.

  1. Évolution des dépenses de personnel

Contrairement à la tendance générale à la baisse, les dépenses de personnel ont connu une augmentation significative, passant de 318,84 milliards FCFA au T1 2023 à 353,49 milliards FCFA au T1 2024, soit une hausse de 10,9%. Cette augmentation est particulièrement notable car elle représente la seule catégorie de dépenses en croissance. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance. Premièrement, le gouvernement pourrait avoir entrepris des recrutements importants dans le secteur public, peut-être pour renforcer des services essentiels comme la santé ou l'éducation. Deuxièmement, cette hausse pourrait refléter des augmentations salariales, possiblement en réponse à des pressions syndicales ou comme stratégie pour attirer et retenir des talents qualifiés dans la fonction publique. Enfin, cette augmentation pourrait également être liée à des réformes structurelles dans l'administration publique, visant à améliorer l'efficacité et la qualité des services gouvernementaux. Quelle que soit la raison, cette hausse des dépenses de personnel souligne l'importance croissante accordée aux ressources humaines dans le secteur public sénégalais.

    1. Rationalisation des dépenses d'acquisition de biens et services

    Les dépenses d'acquisition de biens et services ont connu une baisse notable, passant de 108,02 milliards FCFA au T1 2023 à 90,03 milliards FCFA au T1 2024, soit une diminution de 16,7%. Cette réduction significative pourrait être le reflet d'efforts concertés de rationalisation des dépenses courantes de l'État. Dans un contexte de contraintes budgétaires, le gouvernement semble avoir adopté une approche plus prudente dans ses achats et ses dépenses opérationnelles. Cette baisse pourrait résulter de plusieurs initiatives : l'optimisation des processus d'achat, la négociation de meilleurs contrats avec les fournisseurs, ou encore la mise en place de mesures d'efficacité énergétique dans les bâtiments publics. Il est également possible que certains services aient été numérisés, réduisant ainsi les besoins en fournitures et en services physiques. Bien que positive d'un point de vue budgétaire, cette réduction soulève des questions sur son impact potentiel sur la qualité des services publics. Il sera important de surveiller si cette tendance se maintient et comment elle affecte le fonctionnement quotidien des institutions gouvernementales à long terme.

    1. Évolution des dépenses de transferts courants et en capital

    Les dépenses de transferts courants, qui représentent la plus grande part du budget (29,64%), ont diminué de 10,7%, passant de 451,11 milliards FCFA à 402,74 milliards FCFA. Cette baisse pourrait indiquer une réévaluation des programmes de subventions et d'aides sociales. Le gouvernement semble chercher un équilibre entre la nécessité de soutenir les secteurs et les populations vulnérables et l'impératif de maîtrise budgétaire. Cette réduction pourrait refléter une volonté de cibler plus efficacement les bénéficiaires des transferts sociaux ou une réorientation des priorités budgétaires. Parallèlement, les dépenses en capital ont connu une légère baisse de 3%, passant de 341,11 à 330,78 milliards FCFA. Bien que modeste, cette diminution mérite une attention particulière. Les dépenses en capital, essentielles pour le développement à long terme du pays, maintiennent une part importante du budget (24,34%). Cela suggère que malgré les contraintes budgétaires, le gouvernement continue de prioriser les investissements dans les infrastructures et autres projets de développement, reconnaissant leur rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique à long terme.

    1. Implications et perspectives pour l'économie sénégalaise

    Les changements observés dans la structure des dépenses gouvernementales du Sénégal au premier trimestre 2024 reflètent une approche nuancée de la gestion budgétaire. La réduction significative des charges de la dette, combinée à des efforts de rationalisation dans certains domaines, indique une volonté de créer un espace fiscal plus important. Cet espace pourrait être utilisé pour des investissements stratégiques ou pour faire face à des chocs économiques imprévus. L'augmentation des dépenses de personnel, bien que potentiellement préoccupante d'un point de vue budgétaire, pourrait avoir des effets positifs sur la qualité des services publics et l'emploi dans le secteur formel. La légère baisse des dépenses en capital, si elle se poursuit, pourrait nécessiter une attention particulière pour éviter de compromettre les objectifs de développement à long terme du pays. Dans l'ensemble, ces tendances suggèrent que le gouvernement sénégalais cherche à équilibrer prudemment les impératifs de discipline budgétaire avec les besoins de développement et de protection sociale. Les trimestres à venir seront cruciaux pour déterminer si ces ajustements budgétaires produiront les effets escomptés sur la stabilité économique et le développement durable du Sénégal.

    Ndiaw